Jeudi 11 septembre 2008 à 13:59

Et regarder le soleil à en devenir aveugle. S'en repaître.
Vouloir être un voilier pour pouvoir une dernière fois toucher l'eau du lac. La laisser s'infiltrer dans les pores, la retenir en vain entre ses doigts. Et finalement la laisser s'échapper et redevenir écume une ultime fois avant que tout ça ne sombre dans le vide absolu.
Se péter la rétine à vouloir retenir l'image de ces montagnes si chères à mon coeur. S'en forger un souvenir au fer rouge pour encore quelques heures.
S'exploser les tympans déjà mis à rude épreuve avec toute cette musique qui garde le secret de mon sourire et la solution de mon chagrin.
Murmurer ces paroles qui racontent mon âme. La soignent, la guérissent et la protègent. 
Distribuer mes sourires comme une promesse de jours meilleurs qui mourront avant même de naître.
Humer ces senteurs qui fouilleront ma mémoire à la recherche d'un souvenir à faire ressurgir. Une image de quand j'étais heureuse.
Quand tout mon corps était traversé d'une félicité et pas seulement une partie. Quand je n'étais pas encore abîmée par le vent, la pluie, la grêle, ces coups de poignards dans mon échine dorsale, ces gifles claquantes sur mes joues et ces phrases destructrices.
Quand pleurer n'était pas une habitude.
Lorsque je ne faisais pas figure de charnier au-dessus duquel attendent en tournoyant, les vautours affamés, oiseaux de mauvaise augure.
Scruter une fois encore mon reflet dans la vitre. Pendant que les paysages défilent en arrière-plan.
Puis plus tard, le serrer dans mes bras. M'enivrer de son odeur. Laisser sa peau me conter contes et merveilles au parfum d'Alice.
Laisser ses doigts former une cage que je veux croire indestructible. Ses lèvres me rassurer d'un baiser. Et son souffle donner le rythme aux battements de mon coeur.
Faire de sa chaleur ma plus douce couverture.
Et attendre. Attendre que le sommeil s'installe, s'immisce en moi.
Que le marchand de sable fasse son office. Que ma réalité assomme mes rêves devenus cauchemars. Que tout l'aphabet des créatures fantastiques sautent de nuage en nuage, au coeur de mon cerveau.
Que tout s'apaise. Que tout se calme.
Que je repeigne en noir la sortie de secours. Que le noir profond retrouve sa place.

Pour que le lendemain, les couleurs éclatent à nouveau.
Que le bruit reprenne le dessus. Que je vive encore un peu.
Encore un peu plus longtemps.
Toujours.
Pour une nouvelle journée. Pour un autre avenir proche.

Pour un lendemain.
Semblable.

Et finalement, c'est pas si mal.




[ Madcon - Beggin' ]

Commentaires

To think ?

Par meds le Lundi 29 septembre 2008 à 16:47
Très beau texte =) et j'aime beaucoup ton blog au passage.
 

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