"Destroy all the memories, they only bring us pain."

Il avait raison Matthew. Il aurait fallu que je les détruise dès le moment passé, l'instant envolé. Il aurait fallu que je ferme ma mémoire à triple tour pour que rien n'y reste. Il aurait fallu...

Bloquer les souvenirs, les enfouir vraiment vraiment loin, c'est pas si dur. Non, on peut toujours faire abstraction. Ce à quoi je ne m'attendais pas/plus, c'est de me prendre des bribes d'images à la gueule en parcourant le net. En cherchant sciemment ces chansons. Et aux premières notes. BAM. Bouffe ça. C'est bon hein ? Enfin ça dépend lesquels. Y'en a qui sont bien amers quand même, y'en a qui me collent des larmes aux coins des yeux. A tel point que j'ai juste envie de les gerber. Qu'ils sortent de ma tête, de mon corps, de mon espace vital. Que je ne les ressente plus, que plus un frisson ne parcourt mon échine en écoutant ces chansons. Sauf pour sa mélodie, sa beauté, sa faculté à me faire occulter tout le reste.

Mais le pire, c'est qu'au fond de moi, tout au fond, même si je sais qu'elles vont me faire mal, même si je sais que j'aurai envie de pleurer pendant les 3 min 30 que dure une chanson, je sais que je les écouterai, encore et encore et encore, jusqu'à m'en faire saigner les oreilles, percer les tympans.  Et tant pis si pendant ce laps de temps, quelques gouttes de liquide lacrymal se perd sur ma face.

Pleurer, ça fait mal à la tête.

Oui, mais pas autant qu'un poignard planté.

Dans mon dos.

[ Sinclair - A Kiss To A Fleur ]