Dimanche 23 juillet 2006 à 18:02

Compte-rendu du PUTAIN de concert de PLACEBO, le 22 Juillet 2006, à 00h00, Paléo (Suisse).

J'débarque à l'Asse à 14h20, les portes n'ouvrent qu'à 15h30.. Attendre. Se poser.. Je crois qu'on m'a tout de suite cataloguée comme fan de Placebo, pourtant je ne porte qu'un t-shirt "I'm in the masquerade since 1985", noir. En fait je suis toute en noir, pas si étonnant que ça..

Je me pose à coté de filles, elles aussi vêtues de noir. Apparemment elles sont allemandes, ou suisses-allemandes.. Bref, j'pige que dal quoi... La communication part quand même, c'est pas facile au début, mais bon c'est comme ça.. Les clopes se consument vite... L'attente est vraiment longue, et voir tous les gens avec des passes entrer avant moi me démoralise..

15h30 ! Ouverture, j'arrive devant le gars, il me tipe le billet, je ne sais pas trop si je prends le bout restant ou si je le lui arrache, je m'en fous, j'ai qu'une seule idée là.. Courir ! Courir pour être devant. Alors je cours, je rattrape les filles qui étaient parties avant moi, je les dépasse, faut croire que Placebo c'est comme Redbull ça donne des ailes... Je cours et putain je le voyais pas si long que ça ce festival, les stands de bouffes, les stands à conneries, tout est encore vide, plus pour longtemps..

Enfin, cette putain de scène apparaît, encore un dernier effort, dernier sprint, et j'y suis. Au milieu ! Pis je réfléchis.. Non à gauche c'est mieux. Je me pose donc à gauche, m'assieds, ça restera ma place pendant les prochaines 9h.

Assise contre la barrière, je suis à l'ombre, enfin nous sommes à l'ombre, la discussion reprend, chacun y va de ses anecdotes avec Placebo.. Les nationalités sont mélangées, et ne comptent plus, ici seule une religion compte : Placebo. Les heures défilent lentement, très, trop lentement, on s'entraide, celui qui reste garde la place de celui qui va aux chiottes, ou qui va chercher à bouffer, ou comme je le ferai plus tard, qui va acheter un t-shirt.

D'où je suis je vois tout l'espace encore vierge qui sera bientôt piétiné dans mon dos. D'ou je suis, je mate les shoes des gens. Des Converse. Presque que des Converse. Jaunes, mauves, noires, kaki, grises, foutues ou neuves... Un festival de Converse. Je souris. Ce soir le public sera à forte dominante pseudo-gothiques, pseudo princesse-maudite, pseudo-moi.

La discussion s'enflamme sans jamais brûler, on parle tous avec notre âme, Placebo c'est magique, ça rapproche les gens. Je ne les connaissais pas il y a 2h.. C'est dingue..

Le soleil a tourné et nous grille carrément les avant-bras. Insupportable, et pourtant il faut tenir, heureusement que la flotte est à portée de mains.

Tiens, ça arrive petit à petit, pas énorme c'est sûr, mais ça se rempli gentiment...

18h45, les gens se lèvent. Signe qu'un concert va commencer, on parlait déjà au son des soundcheck dans nos dos..

C'est l'heure de Bénabar. C'est sympa, ça me fait bouger, le temps passe plus vite. C'est toujours ça de pris. Ca pousse pas, je me dis que ça va être tranquille. Faut jamais parler trop tôt...

Bénabar c'est fini, c'était chouette. Ouais, chouette c'est le mot, quelques chansons que j'ai bien aimé, mais ça reste de la variété française... On se rassied,et là, j'ai le souffle coupé net, un pote à une des filles avec qui je parle arrive. Emoboy !!!!!! Magnifique, je suis subjuguée, hypnotisée et je le fixe sans pouvoir me reprendre, il est vraiment beau, il est bourré de charme, et sa façon de porter une jupe (!) me plaît énormément. J'ai conscience que j'ai la bouche ouverte mais je ne PEUX pas la refermer, putain il ne faut pas qu'il me voie dans un état pareil alors après avoir fermé ma bouche et capté son regard 30 bonnes secondes, hop avant que le deuxième concert ne commence je repars à la recherche d'un t-shirt Placebo, ça me tue, j'vois plein de gens qui en ont, et quand j'ai été voir, j'ai pas trouvé. Alors c'est parti, la foule s'est agrandie, plus de monde, il débarque en masses, je me dis qu'il va falloir que je me bouge et vite, finalement je le trouve, le prends, me barre, j'vais me rasseoir à ma place. Et je ne bougerai plus de là avant que Brian est décidé de partir. L'emoboy est toujours là. Il a la même coupe que Brian à l'époque de Taste In Men. Je fume et je le mate. Et finalement je m'en fous, il ne me connait pas, ne sait pas qui je suis.

C'est parti pour encore quelques heures d'attente... Toujours à papoter, à fumer, et à le mater.

21h30 Feeder entre en piste. Un dernier regard par-dessus mon épaule gauche, garder un souvenir de cette perfection d'emoboy... Je ne le reverrai plus par la suite. C'est rock'n'roll, je m'attendais à une daube genre Blink182. C'est mieux. C'est vivifiant ! Le temps passera plus vite, c'est pas mal Feeder, on se prend au jeu, on tape dans les mains quand ils nous le demandent... Voilà, Feeder c'est fini...

Et là, il n'est plus possible de s'asseoir. J'oublie direct cette idée. J'ai des gens pressés contre moi, des corps en transe presque, ils crient tous à l'unission "Placebo" d'une voix muette que seules mes terminaisons nerveuses comprennent. Feeder s'est terminé plus vite que prévu, à une demi-heure près, donc il reste plus de temps à attendre... Les heures les plus longues. En espérant qu'ils commencent à l'heure.

Je suis compressée contre la barrière, appareil photo en main, j'attends. J'attends et j'attends en ne pensant qu'à la jouissance qui va m'envahir quand je vais enfin les voir. C'est long, vraiment très très très long.

Les gens sont excités, ils poussent, ils veulent avoir leur dose, moi aussi je la veux là, le manque se fait cruellement ressentir.

23h59, c'est la totale hystérie, le mec vient d'annoncer Placebo... On en peut plus, on les veut de suite. La musique démarre, on hurle, crie, ce sont des supplications qui s'élèvent..00h00, comme si on commençait autre chose, on repart tous à zéro, avec pour guide Placebo.. Stefan apparaît, ça comble un peu le manque, puis Steven, et enfin celui qui va me rassasier complétement débarque, Brian, plus beau que jamais, en noir et blanc, sobre, classe. A ce moment là je n'écoute déjà plus ce que me dit la fille d'à coté, rien à foutre. Je fixe Brian, et putain mais je me barre ! Je me casse, je ne suis déjà plus là.. Il prend sa guitare, et sans un mot, il attaque par Infrared, ma pensée est pour elle à ce moment là, je suis déchaînée, je sais que la barrière rentre dans ma peau, que mon dos a mal, que mes jambes souffrent, mais je ne sens plus rien. Mon mental est aux anges. Jouissance extrême. Putain c'est beau, putain j'y suis. Putain je vis.

Et lorsque il entame Black Eyed, les larmes coulent, putain de merde, elles coulent.. Je pleure de joie, de bonheur, de trop de bonheur, je me marre, j'hurle les paroles, je le fixe, je prends des photos, j'en peux plus. Derrière ça pousse toujours plus fort, de vrais bourrins, j'm'en tape. Je ne vis que pour ceux qui sont sur scène et tant que la musique ne s'arrétera pas, je resterai en vie.

Il enchaîne les morceaux, nous dit quelques mots, repart avec sa guitare, revient en sautillant, Meds éclate tout... Absolument TOUT. C'est la folie furieuse..Space Monkey, avec son mégaphone et sa clope qui le rend follement sexe... Follow The Cops Back Home nous laisse un peu de répit.. Pas très longtemps puisque Post Blue arrive juste derrière, Song To Say Goodbye, The Bitter End, Special Needs...

Il entame une chanson que je ne connais pas... Et après quelques mesures je sais ! Je sais ! C'est 36 Degrees mais beaucoup plus lente, ce qui la rend encore plus belle... Every You Every Me, Because I Want You, et je crie de toutes mes tripes en le regardant I WANT YOU ! Drag.. C'est un show magnifique, il joue assie, à genoux, en position foetale, enlève toutes les cordes de sa guitare et joue quand meme.. Stefan danse, soulève sa basse, la laisse trainer par terre, la fait tournoyer.. Se met à genoux devant nous et massacre sa basse tant il joue fort..

C'est fini, Brian et ses compères disent merci et se cassent. Ouais mais non, rappel. Il n'est que 1h ! Ils reviennent et nous jouent une chanson que j'aurai jamais pensé entendre un jour en live.. "Running Up That Hill".. Epoustouflante, j'ai la tête dans les étoiles... Il finira en beauté avec Twenty Years.

Il nous applaudit pendant que nous hurlons qu'on en a pas assez, qu'on tiendra pas longtemps avec ça, ils nous en faut encore... Toujours..

Je me décolle de la barrière, et je prends conscience que j'ai mal partout. Tant pis.. Je pars, et 60000 personnes avec moi..

Putain j'en veux encore, j'suis pas rassasiée..

[ Le concert en boucle dans ma tête ]

Samedi 15 juillet 2006 à 19:32

Le boulot.. Toujours le boulot.. Il me crève. Me fatigue, me prend tout mon temps. Alors c'est ça la vie d'adulte ? Boulot, boulot boulot ?

Eh bien, je ne suis pas d'accord !

Alors j'vais profiter de ma jeunesse, j'ai pas encore 21 ans merde !

J'vais profiter et tout assumer. Tout. De l'alcool ingurgité, au mec(s) embrassé(s).

De la kétamine qui m'appelle, à la somnolence qui risque fort de me prendre durant le boulot. Peu importe ! J'assume. J'prends sur moi.

Je ne finirai pas comme tout ces jeunes qui sont déjà vieux. Ils attendent une absolution qui ne viendra jamais. J'ai arrêté de l'attendre. Elle ne viendra pas non plus pour moi.

Vivre !

Ne pas finir comme la Cendrillon de la chanson, ne pas devenir un vieil ange. Pis d'abord, je ne suis pas un ange. Alors voilà, si je finis en junkie c'est dans ses bras.

Pour l'instant, vivre !

Ouais voilà, je vais vivre...

[ Telephone - Cendrillon ]

Mardi 4 juillet 2006 à 22:25

I hate the world today. Parce que je suis crevée..

But yesterday I cried.. Parce que je ne pouvais pas dormir avant 3h du mat'

Ca y'est, je suis entrée dans ce que les adultes appellent "la vie active"... J'suis aussi une adulte, enfin, aux yeux de la loi. Pour moi j'suis juste moi.. Et c'est déjà pas mal..

Alors oui le travail c'est fatiguant, c'est pas toujours marrant, mais bon, faut bien gagner des thunes (j'parle pas un peu trop comme quelqu'un de responsable là ? Moi ? Responsable ? Laissez-moi rire...?

Je sais juste que sans fric, je pourrai jamais le claquer dans des fringues vintage et autres cds... Je pourrai jamais aller à Londres, ni à Paris..

Alors ouais je suis crevée, maintenant je me couche à 22h30 maxi..

Si c'est le prix pour pouvoir enfin réaliser mes rêves..

Je songe que je n'ai pas besoin de payer pour réaliser mes rêves.

It's my dream, it's my hell.

[ Meredith Brooks - I'm A Bitch ]

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