C'est Carnaval aujourd'hui. En fait, ça a commencé hier.

Cette année je ne le ferai pas. Cette année, je resterai chez moi. Cette année, j'ai mal.
J'ai mal. Douleur incessante. Lancinante. Violente. Qui me vrille la tête, les os, l'âme.

Je ne vais pas avoir la force d'ouvrir ses cartons remplis de déguisements qui depuis quelques années avaient été achetés pour nous. Pour lui et moi. Ensemble. Je ne vais pas avoir la force de regarder ses masques, ses vêtements qu'on a essayé un après l'autre.
Je ne vais pas avoir la force.

Je vais attendre. Attendre mercredi matin que tout cela soit fini. Que le bonhomme hiver soit brûlé.Que les rues soient désertes. Comme une délivrance.
Même pas. Juste un répit.
De trop courte durée.

S'éteindre doucement. Sûrement. Attendre le printemps, puis l'été, puis l'automne et l'hiver. Et recommencer. Attendre. Attendre en vain. Aucun confetti ne sera totalement parti. Il en restera toujours un ou deux sur le parvis. Je les ramasserai, je les garderai, et je me souviendrai.

Attendre une absolution.
Qui ne viendra jamais.




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