Sunburn.
Un mot tout con. Et à chaque écoute je me prends non seulement les décibels dans la gueule, mais aussi les circonstances exactes de ma première fois avec elle, et ses conséquences.
Je me rappelle de tout en l'écoutant.. Le lieu, l'époque, le temps, les odeurs.. Tout ça.. Mon excitation en mettant le CD dans la voiture, et comment elle m'a envoyé en l'air, sur orbite. J'en suis plus jamais redescendu. J'suis restée crochée. Crochée à ce son, à ce groupe. A cette dose qui me fallait de plus en plus jour après jour. A ces larmes qui montent chaque fois que je la remets, à ce sourire qui en surprend plus d'un quand j'ai les oreilles enfermées dans une bulle de mélodie.
Première piste du CD, une des plus belles baffes dans ma gueule. La marque de sa main sur ma joue, comme un tatouage, comme un signe de reconnaissance. Elle sait qu'elle m'a eue, et qu'elle m'aura encore et encore.
Bien plus qu'une chanson. Un truc qui me remue les tripes, qui me les sort, qui prend leur place et qui reste là, en moi, à me couver, à me bercer pendant 3:54. Et pendant tout le reste de la journée elle me diffuse sa douceur dans tout le corps, tout les pores y passent, le moindre millimètre carré se prend au jeu, et moi.. Moi je m'envole, état second complet.
Et crier. Hurler les paroles, là, bien planquée à l'intérieur de moi.
Ataraxie complète.
She burns like the sun. I can't look away.
Brûlée au 3ème degré.
C'est pas grave, j'étais consentante.
[ Muse - Sunburn ]