Lundi 20 novembre 2006 à 21:24

Compte-rendu du PUTAIN de concert de PLACEBO, le 19 Novembre 2006, à 20h15, Arena de Genève (Suisse).

Placebo.
Je crois que juste ce mot pourrait tout définir. Placebo.

Arena, Genève. C'est à l'autre bout du lac que se trouve mon bonheur. Il pleut. Les gouttes ruissellent sur les vitres du train. A côté de nous, il y a cet homme un peu cocaïné qui hoche la tête sur "The Bitter End".

Genève-Aéroport. Terminus, tout le monde descend. Longer les voies, grimper les marches, suivre les panneaux.

Humanoïdes.

Et le ciel pisse toujours. Et les parapluies fleurissent.

17h30. Une demi-heure à attendre qu'ils nous laissent enfin accéder à ce paradis encore éteint. Et la pluie s'en donne à coeur joie. Les nuages vomissent tout ce qu'ils savent et le vent vient souffler cette souillure afin qu'elle atteigne tout le monde. Et cette saloperie y parvient bien, s'immisce dans ma veste, me glace. Note pour plus tard : Eviter les Converse, l'eau s'y infiltre.

35-40 minutes de pluie incessante plus tard, les portes s'ouvrent. La cohue. Ca pousse, on veut entrer. On veut.

L'entrée. La salle. Un début de public. Je m'enfile au 4ème rang, il se colle à moi. Ne bougeons plus. Ne plus bouger et attendre. Attendre que ma dose me soit enfin délivrée. En manque.

Blackout. C'est qui eux ? Question qui restera sans réponse. Groupe de 1ère partie. Pas si mal. Mais je ne veux écouter que Placebo. Je fixe les gens autour de moi, les détaille. Beaucoup de pseudos-goths qui n'ont pas encore compris que Placebo ce n'est pas gothique. Beaucoup de pucelles. Trop.

Et pendant que le mouvement sur scène les hypnotise, je grapille centimètre par centimètre, en l'emmenant dans ma course, afin de me retrouver devant. 3ème, 2ème rang. S'arrêter. Il est toujours sur mes talons. Bien.

Je reconnais les filles qui occupent le premier rang, et je sais que quitte à crever elles ne céderont pas leur place. Tant pis, le 2ème rang c'est honorable.

Honorable mais pas assez, et je me promets, je lui promets que je serai devant.

L'équipe technique s'agite. Bientôt ils serontet je baverai.

J'en peux plus. L'excitation est à son comble, et quand l'heure prévue à la base (20 heures) est dépassée, je m'attends au pire. Et si on nous annonçait que Brian ne pouvait pas chanter ? Et si le concert était annulé.. Affreuse pensée. On crie, on supplie, on en a besoin, là, de suite. Et lorsque les lumières s'éteignent, je lui demande s'il est prêt. Prêt à recevoir la claque de sa vie. Réponse affirmative.

Mon regard vissé sur la scène j'attends. J'attends et j'ai l'impression que je vais exploser.

20h15. Soit 15 min d'angoisse plus tard. Les spots s'éteignent, et le panneau central se lève pour nous laisser découvrir la batterie qui était planquée derrière.
Steve, Stefan, et putain Brian qui vient pas.. J'en ai besoin c'est lui ma dose.
Enfin.. Le voilà. Extase profond, et là je me barre, loin de tout ça, il n'y a plus que Brian, lui et moi à ce concert. Et toute une flopée de souvenirs qui me prennent à la gorge et qui ne me lâchent plus..

Infra-Red. Meds. Song To Say GoodBye. Special K.

Il annonce une chanson du premier album, jamais faite en live.. I Know. Ah non pas celle là. S'il-te-plaît Brian pas celle là. Mais il ne préoccupe pas de moi.. Il la joue et je meurs. Ce sentiment que tout va jaillir. Et tout jailli. Les larmes, les sanglots. Elle. C'est elle qui coule sur mes joues. C'est elle qui est là-bas aux USA qui me mouille les joues... Mais Molko s'en fout et continue cette magnifique torture.

Space Monkey et Brian est sex avec sa clope au bec, il va exciter ces pucelles de près.. Dieu qu'il est beau.. Je n'sais plus trop où je suis, où je vis..

La barrière, dans un éclair de lucidité, je m'y accroche, passe devant. Je suis devant. J'ai réussi.. La moitié du concert se passera sous mes yeux, sans cheveux, sans bras levés, juste moi et la scène.

Brian a décidé d'être mon bourreau ce soir.. J'entends les premières notes gémissantes sortir de sa guitare.. Je me retourne vers l'homme qui contrôle mes débordements, et je sais ce qu'il lit dans mes yeux.. L'incompréhension, ne pas vouloir y croire, la stupéfaction, la douleur, le bonheur..

Strange infatuation seems to grace the evening tide...

Voilà ma torture qui commence.. Without You I'm Nothing.

J'en pleure deux fois plus, ma vue se brouille et je tremble.. Je dois tenir l'appareil photo à deux mains.. J'en tremble. Je la vis. Complètement, totalement je la vis. Et j'en crève..

Les chansons se succèdent à une vitesse folle, le temps s'accèlère quand on est dans mon état..

La fin ? Non ! Rappel !

Running Up That Hill finit de me piétiner. Souvenirs cruels qui me déchirent le coeur. Twenty Years et je sais que c'est moi qui portera le chapeau.. Taste In Men, et oui, définitivement mon goût aura changé. Pas pareil, plus pareil. Douloureux. Enorme, géant, tellement beau. Et tellement foudroyant. Tellement d'émotions. Puis on coupe tout. Et on remballe. Ne pas vouloir comprendre. Ne pas vouloir que ça s'achève, vouloir être maso et rester là des jours et des jours. Il m'a enlevé ma dose. M'a laissée dans le manque.

22h00. Serrer très fort sa main, et me décoller de la barrière.. Regarder les photos prises et rêver encore.

Dis, t'as une seringue toi ?



[ Les cris, les pleurs et sa voix qui fait taire toutes les autres.. Juste sa voix. ]





Commentaires

To think ?

Par NetwaLe le Vendredi 24 novembre 2006 à 12:15
Je tombe sur ton blog, j'aime ta façon d'écrire, c'est si joli.... Vraiment ça me transporte. Et puis... souvent je me retrouve dans ce que tu dis, çà me fait tout *chose*

Belle route à toi.
 

To think ?

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