J'aime pas ces moments là. Non j'aime pas ça. Le doute. Le doute qui remonte de très loin me bouffer. Me dévorer comme si j'étais pas assez exsangue comme ça. J'aime pas ces périodes de mélancolie, de soucis. Me ronger les sangs, m'en faire du mauvais, avoir peur.
Le doute. Un truc tellement vicieux. Il vient et s'en va, tonne et gronde, murmure et propose. Des choses. Des choses qui me perturbent. Des choses dont je ne sais pas grand chose de leur vérité. Des choses.
Suffit de pas grand chose... Un mot, une phrase, une tournure mal tournée, un ton que je n'aime pas et dès lors, je commence à suspecter. Tout et rien.
Paranoïa.
Suffit d'un oubli, d'un vide créé, d'un détachement éphémère, impromptu et me voilà prise au piège par le doute. Cloîtrée dans ses bras.
Enfer.
Et traverser la journée comme ça, comme ça, comme je peux. Sans trop y penser, y penser quand même. Traverser la journée en ayant peur, tout le temps. Ne pouvoir s'en empêcher. Se faire violence. Ne pas y arriver. Se faire pitié. Ne pas le croire. Croire au doute, à ce qu'il me souffle dans l'oreille. Croire à ses histoires, comme un conte mal raconté. Croire.
Et avoir mal. Et vouloir arrêter. Et attendre que ça passe. Attendre d'avoir une preuve, d'avoir un truc qui me convaincra du contraire et fera disparaître le doute. Vouloir arrêter.
Maintenant.
Ah oui, tu crois ?
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